Il y a encore quelques semaines, j’étais une « femme enceinte ». Il y a encore quelques semaines, j’étais juste « la maman de Zélie ». Bref, il y a encore quelques semaines, tu n’étais pas là.
Enfin, pas encore physiquement.
Parce que tu fais partie de ma vie, de notre vie depuis le mois d’août, date où tu as décidé de t’installer dans mon bidou. Une grossesse arrivée très rapidement. Ca tombe bien, je ne suis pas du genre patiente, je ne voulais pas attendre 6 mois, comme pour ta grande soeur.
Une fois l’émotion passée, ce sont les questionnements qui se sont installés petit à petit.
Comment préparer ta grande soeur ? Elle qui profite à chaque instant de l’amour inconditionnel et exclusif de ses deux parents. Va-t-elle savoir nous partager ? Ne va-t-elle pas se sentir rejetée, moins aimée ? je n’avais pas la réponse, mais ce qui était sûr c’est qu’on allait faire en sorte que ce ne soit pas le cas.
Très vite ton papa et moi l’avons totalement incluse dans la formidable aventure de la grossesse. Zélie devenait grande soeur certes, mais Zélie restait malgré tout notre bébé, notre premier bébé. Elle ne devait pas se sentir attachée à ce nouveau venu, elle ne devait pas se sentir dépendante de lui. Car pour nous, Zélie restera avant tout Zélie, une petite fille à part entière, avec son caractère, ses habitudes et ses passions.
Immédiatement, nous avons été rassurés : Zélie ne serait pas jalouse de toi. Nous l’avons compris au moment même où elle s’est intéressée aux poupées. Pourtant, avant ce n’était pas trop son truc les poupées. Mais ton installation a du réveiller en elle certains instincts. Et elles ont eu de la chance ses poupées. Elle est devenue pour eux, une véritable petite maman. Toujours pleine d’attention pour elle, tellement délicate (pourtant ce n’était pas gagné). chaque geste du quotidien était un prétexte pour « s’entraîner » avec ses poupées : le repas, le bain, le dodo …
Et puis tu as continué à faire ta place, à t’imposer dans nos vies, dans nos coeurs et dans mon corps.
Cette deuxième grossesse a été tellement différente de la première. Plus fatigante, moins rigolote, plus douloureuse. J’ai connu les nausées pendant 5 mois, puis le diabète gestationnel, les douleurs dorsales qui parfois m’empêchaient même de me lever jusqu’à la goutte d’eau qui a fait déborder le vase de mes larmes : l’annonce d’une césarienne parce que tu étais en siège.
Et toujours cette même question : vais-je t’aimer autant que ta soeur ?
Je crois que cela a été ma plus grande crainte.
N’ai-je pas été égoïste envers Zélie que de vouloir ce deuxième enfant ? Est-ce que j’aurais encore du temps à consacrer à Zélie malgré ton arrivée ? Parce que cette petite fille que j’avais mis au monde quelques mois plus tôt, la prunelle de mes yeux, cette petite fille à laquelle je donnerai ma vie et dont mon seul but jusqu’alors était de rendre heureuse, prenait toute la place dans mon coeur de maman. Allais-je être capable de te laisser un peu de place ? Comment saurais-tu t’intégrer dans notre duo fusionnel ?
Pendant que tu t’installais et que tu grandissais dans mon ventre, j’ai redécouvert ton papa. Durant toute la grossesse (et même depuis ton arrivée) il a été aux petits soins pour moi, pour nous.
Non pas qu’auparavant il ne l’était pas, mais je crois que je ne m’en étais pas rendue compte.
Il a supporté sans broncher (ou presque) mes « envies de femme enceinte ». Il s’est plié en quatre pour me faire plaisir. Il enchaînait le boulot, le vélo (son moyen de transport), le repas, le ménage et le bain de Zélie, parce que je n’en étais plus capable les derniers jours.
Tu as un papa formidable crois-moi, mais je suis certaine que tu as déjà du t’en rendre compte.
Les dernières semaines de grossesse ont été très difficiles pour moi. Je n’arrêtais pas de me questionner : vais-je être une bonne mère pour toi ? Je n’arrêtais pas de pleurer : merci les fucking hormones.
Et puis un jour, CE JOUR, le 3 mai, tu es arrivé.
Et toutes mes craintes se sont envolées
Et mon coeur s’est brisé en mille morceaux
Et de nouveau je suis tombée amoureuse. De toi. Et de ton papa aussi.
Ils t’ont posé tout contre mon coeur et j’ai su que je n’aurais pas à le diviser. Car mon coeur a grossi. Il a fait de la place pour t’accueillir.
J’aime toujours autant ta soeur, de cet amour inconditionnel. Elle restera pour toujours ma grande fille, mon premier enfant. Mais maintenant il y a TOI, mon tout-petit, ma deuxième merveille, mon petit chat, mon lapin, ce bébé recroquevillé, si petit, si fragile, mais qui me remplit d’amour et de fierté à chaque fois que je pose les yeux sur toi.
Et Zélie dans tout ça ? A-t-elle mal vécu ton arrivée ?
Je ne pense pas.
Nous t’avons présenté à elle, nous l’avons tout de suite impliquée dans notre nouvelle organisation, dans notre nouvelle vie à quatre, sans jamais la forcer. De toute façon on n’en a pas besoin, elle passerait ses journées à te regarder, te bisouiller, te câliner, te porter si elle le pouvait.
Le premier mot le matin est pour toi. Sa dernière pensée le soir avant de se coucher aussi. Elle n’aime pas t’entendre pleurer et est la plus heureuse quand tu es réveillé.
C’est sa manière à elle de te dire combien elle t’aime.
Tout le monde cherche la ressemblance entre Zélie et toi. Mais pour ton papa et moi, vous êtes tous les deux uniques à nos yeux.
Ton visage tout rond, tes épaules de rugbyman, tes cuisses de poulet nous font craquer. Tes doigts serrant notre main, tes grands yeux curieux qui cherchent les visages à la moindre occasion nous font fondre de bonheur.
J’aime te voir sourire dans ton sommeil, j’aime quand tu plonges ton regard dans le mien quand je te nourris, j’aime quand tu t’endors paisiblement contre ma poitrine, j’aime te voir observer Zélie qui joue tout à côté de toi, j’aime ton regard grave et sérieux, j’aime tes cheveux qui deviennent de plus en plus clairs, j’aime plonger mon nez dans ton cou, j’aime te voir détendu dans ton bain
Bienvenue à toi mon bébé.
Très bel article, que j’aurai pu écrire presque au mot près (sans les douleurs de la fin de la grossesse ms avec celles post-accouchement). Bienvenue à ce petit bout et bravo à cette super grande sœur!
Merci 💙 si chaque grossesse (et chaque accouchement) est différente, à la fin il y a toujours tellement d’amour pour nos bébés !
Merci 🙂 si chaque grossesse (et chaque accouchement) est différente, à la fin il y a toujours tellement d’amour pour nos bébés !
Magnifique preuve d’amour pour ta famille et bienvenue Malo tu es effectivement très bien entouré et choyé! Je suis très touché d’avoir lu ton récit il est vraiment très parlant de ce que tu as pu et ce que tu ressens encore de cette nouvelle aventure! Très beau
Merci Angèle !!! Ton commentaire me touche beaucoup