Il y a quelques semaines, le parrain de Zélie a offert à sa filleule un bien joli cadeau.

 

Zélie, jeune tortue de mer, découvre l’océan en compagnie de ses sœurs. Elles sont déterminées à rejoindre leur famille dans les eaux de leurs ancêtres. Dans ce périple, elles rencontrent des habitants du monde aquatique : la baleine bleue, la pieuvre, le requin, et Hyppolite l’hippocampe qui leur explique que cet endroit peut être dangereux car l’Homme a créé le 6° continent… Zélie, très curieuse, n’est pas toujours prudente… 

Le parrain de Zélie, en week-end à Hardelot a eu la chance de croiser le chemin de Sabine Hautefeuille sur le marché des créateurs de la petite station balnéaire. Il a tout de suite été attiré par le titre du livre. Eh oui, c’est toujours une petite joie de trouver un ouvrage dont le héros (ou l’héroïne) porte le nom de l’enfant. 

Il a un peu discuté avec l’illustratrice (il faut dire que Parrain parle facilement avec tout le monde, ça aide…), lui a présenté mon blog et ma passion pour les livres jeunesse. Sabine Hautefeuille a alors proposé de dédicacer le livre et Parrain a accepté avec grand plaisir. 

Lorsque Zélie a découvert l’album, bien entendu elle était ravie, elle l’amoureuse des livres. Lorsqu’elle a découvert son prénom sur la couverture, là c’était l’extase ^^ 

Le soir même, nous avons lu l’histoire… et à mon tour d’être très enthousiaste. 

Car ce livre est une véritable pépite, un concentré d’humour, d’illustrations superbes… Bref tout est rassemblé pour évoquer une thématique qui me passionne et qui me touche beaucoup : l’écologie. 

Zélie est donc une petite tortue de mer, qui, dès sa naissance va vivre plein d’aventures. La première et la plus importante est de rejoindre l’océan avec ses soeurs avant de se faire dévorer par les oiseaux qui les guettent. Une fois dans l’eau, elles font la connaissance d’une baleine qui propose de les emmener sur la terre de leurs ancêtres.

Lorsque la baleine les laisse, elles sont arrivées dans les eaux de leurs ancêtres, mais ce territoire est aussi surnommé autrement : c’est le 6ème continent. Malgré les recommandations de leur nouvel ami l’hippocampe, Zélie la curieuse ne peut pas s’empêcher d’aller jeter un oeil à ce fameux sixième continent. Mais finalement, est-ce vraiment si dangereux ? Zélie et ses soeurs s’amusent beaucoup avec tout ce qu’elles trouvent, leur jeu préféré est de passer le plus vite possible dans des cerclages en plastique bleu, jusqu’au jour où Zélie reste coincée dans l’un d’entre eux. Elle a maintenant une ceinture bleue autour de sa carapace. Les petites tortues grandissent, mais le cerclage gêne Zélie, sa carapace est toute déformée à cause de la ceinture bleue. Mais le plus important c’est qu’elles ont enfin trouvé le chemin et leur famille. Elles sont accueillies par les grandes tortues.

Un jour, Zélie la curieuse s’approche trop près d’un bateau de pêche et est emportée dans les filets. Elle se retrouve nez à nez pour la première fois de sa vie avec un Homme, un de ceux qui a abîmé les eaux de ses ancêtres.

Celui-ci est triste de voir la petite tortue avec son cerclage et grâce à sa tenaille il coupe la ceinture bleue, libère Zélie ainsi que tout le fruit de sa pêche. La vue de ce petit animal vulnérable et abîmé par la pollution des eaux lui a fait changer d’avis. 

Zélie, libérée de sa ceinture se rend alors compte que tous les Hommes ne sont pas des pollueurs et c’est avec cette idée qu’elle continue d’explorer les eaux de ses ancêtres. 

Cette histoire a vraiment existé et malheureusement cette petite tortue n’est pas le seul animal à être victime de la pollution de la planète. On se rend compte au fil de la lecture que l’ensemble de la faune et de la flore rencontré par Zélie est touchée de près ou de loin par l’accumulation des déchets : la baleine bleue dont les nageoires sont enchevêtrées dans un filet de pêche, la tortue qui, au lieu de manger une méduse a avalé un sac plastique, le nombre hallucinant de déchets qui flottent à la surface de l’océan, le requin qui ne trouve plus de quoi se nourrir …

Tout l’histoire est racontée du point de vue des animaux marins, le terme pollution n’est jamais vraiment employé parce que ces animaux ne savent pas ce que c’est. Ils tirent parti, bon gré, mal gré de ces changements : il font avec, pourrait-on dire, à l’image de la baleine bleue qui a un filet de pêche autour d’elle : les petites tortues trouvent cela très pratique pour s’y accrocher.

Mais cette histoire est vraiment chouette parce qu’après avoir brossé un portrait peu flatteur de l’océan et du 6ème continent, l’auteure termine sur une note positive et pleine d’optimisme : le pêcheur se rend compte de l’absurdité de la situation. Il est profondément attristé de voir la petite tortue déformée par les déchets qui envahissent l’eau. Et non seulement il coupe le lien et relâche l’animal, mais sa prise de conscience est telle qu’il libère également l’ensemble de sa pêche. 

On ne sait pas ce qu’il advient de ce pêcheur, rappelez-vous, on a le point de vue de la tortue et des animaux de la mer. On peut imaginer qu’il soit rentré au port et que depuis, il lutte à son niveau pour diminuer la pollution de l’eau, ou bien pour la sauvegarde et le soin des animaux… 

Tout est bien qui finit bien pour Zélie la tortue, mais le problème est toujours là. 

Cette histoire a amené beaucoup de questionnements de la part de Zélie, concernant ce fameux 6ème continent. Elle ne comprenait pas qu’il puisse y avoir autant de déchets dans l’eau : « mais Maman, les déchets, on doit les mettre à la poubelle, on ne doit pas les jeter par terre ! « . Ma petite puce était triste pour les animaux de la mer. Je lui ai expliqué que c’est à nous tous, comme le pêcheur, de faire notre part (oui comme le colibri) pour sauver notre planète, pour la nettoyer et en prendre soin.

J’ai déjà beaucoup écrit pour vous présenter ce texte aussi riche qu’il est magnifique, et je ne vous ai même pas encore parlé des illustrations. 

Elles aussi sont aussi riches que magnifiques. 

Sabine Hautefeuille a beaucoup de talents et ses illustrations ne peuvent pas laisser insensibles ceux qui lisent ou feuillettent le livre tant elles sont saisissantes de réalisme. On y croise nos petites tortues et tous leurs amis, le pêcheur dans les yeux duquel on peut lire l’émotion qui le submerge. Et au fur et à mesure que nous avançons dans l’album, de plus en plus de déchets, lesquels, comme en vrai dans l’océan, sont devenus des objets qui « décorent » ces territoires : les sacs plastiques qui se mêlent aux méduses, les déchets au milieu des coraux, la tong entre deux poissons dans le filet du pêcheur … 

Au delà de la présence des déchets dans les illustrations, j’ai été frappée par les techniques utilisées par l’illustratrice qui représente à merveille les vagues et l’écume, les différentes teintes de bleu à mesure que l’on pénètre dans les profondeurs de l’océan, les émotions des animaux …

Bref, je crois que personne ne peut rester insensible face à ce livre, tant pour les prises de consciences qu’il soulève que pour les questions qu’il amène, mais également les illustrations qui émeuvent. 

C’est un ouvrage que nous aimons beaucoup et que nous lisons de temps en temps. Il est parfait pour apprendre aux enfants l’importance de prendre soin de la planète afin que les animaux, les plantes et les hommes puissent y vivre en bonne santé. 

Zélie et le 6° continent – Sabine HAUTEFEUILLE
Livre autoédité (il me semble)
Prix : 10€
www.sabine-hautefeuille.fr

Un commentaire sur “Zélie et le 6° continent.”

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