Voilà maintenant 2 semaines et demi que la rentrée a eu lieu, 2 semaines et demi d’école pour mon petit bonhomme. L’école c’est une grande nouveauté pour Malo. A 2 ans et 4 mois, il connaissait les lieux pour avoir déjà accompagné Zélie plusieurs fois dans sa classe. Jusqu’alors il y serait bien resté, lui, à l’école, dans la classe de sa soeur.

Alors imaginez sa joie quand on lui a expliqué que maintenant c’était à son tour d’investir les lieux.

Et en fait, tout ne s’est pas exactement passé comme prévu. Malo a été très impressionné. Par le nombre d’enfants dans sa classe tout d’abord. Pourtant, d’un point de vue de parents, ils ne sont pas nombreux : 23. Mais au regard de mon loulou qui venait de passer les deux premières années de sa vie chouchouté par sa nounou, ça faisait beaucoup de monde. Et puis il a été impressionné par les pleurs de ses camarades. Malo est très empathique et sensible aux autres. S’il perçoit de la joie, il va s’en réjouir, s’il perçoit de la colère, il va prendre peur et s’il perçoit de la tristesse, il va pleurer, comme pour soutenir l’autre.

Pendant 2 semaines j’ai donc récupéré à 16h30 un petit garçon très fatigué puisqu’il a mis plusieurs jours avant d’accepter d’aller dans le dortoir, mais sans toutefois dormir, un petit garçon désolé d’avoir fait plusieurs fois pipi dans sa culotte parce qu’il n’osait pas demander pour aller aux toilettes.

Mais ses enseignantes sont d’une bienveillance à toute épreuve. Elle l’ont beaucoup rassuré, elles s’occupent de lui, et des autres enfants, avec une attention toute particulière et depuis le début de la semaine, plus de pleurs, plus de pipi et surtout de gros dodos à la sieste.

Malo se sent enfin comme un poisson dans l’eau dans sa classe.

Mais il y a un petit détail auquel on n’avait pas pensé : l’extrême fatigue en fin de semaine.

Ces deux derniers vendredis (et donc les deux vendredis depuis la rentrée des classes), mon petit bonhomme, au lit alors depuis 19h30 (oui c’est lui qui demande ahah) se réveille vers 22h en grande panique. Nous sommes habitués des réveils nocturnes (enfin surtout Papa ahah) parce qu’il demande plusieurs fois pour faire pipi. Mais là c’est différent. Il entre alors dans une colère très impressionnante. Il hurle très fort, se roule par terre, nous repousse, nous réclame et nous repousse de nouveau. Il ne veut rien entendre. Il ne veut pas faire pipi, il ne veut pas boire. il ne veut pas de câlin non plus.

Bref une immense détresse devant laquelle son papa et moi nous nous retrouvons un peu comme deux ronds de flanc, san savoir quoi faire si ce n’est rester à ses côtés et lui parler en attendant qu’il retrouve son calme.

La première fois, ça a duré 2 heures. La deuxième fois environ 45 minutes.

Et une fois qu’il se calme, que les sanglots se termine et que mon petit bonhomme s’apaise, il vient alors se lover dans mes bras, avec doudou et sa tétine bien entendu et recherche la sécurité, la chaleur et l’amour. Il s’endort alors, épuisé.

Si je vous raconte tout ça aujourd’hui c’est parce que ces deux fameux vendredis, c’est un outil tout particulier qui a aidé Malo a retrouver son calme, un livre, présenté sous la forme d’un coffret, qui dort dans la bibliothèque de ma chambre en attendant son heure et que j’avais un peu oublié, jusqu’à ce que je pose les yeux dessus un peu par hasard.

« Colère, tu m’énerves » est un coffret paru aux éditions du Tourbillon en août 2017 qui est composé d’un album au format carré, d’un petit sac en tissu et d’une marionnette à doigt en feutrine représentant la colère de l’histoire.

Chouky ne veut pas prendre son bain ce soir, et maman insiste, et Chouky refuse… C’est alors qu’arrive une petite chose toute poilue qui crie plus fort que Chouky

Voilà, le décor est planté. En gros, ça reflète plutôt bien notre quotidien le soir, même si, je vous rassure, mes enfants ne font pas de colère à chaque fois. Mais ils soufflent et râlent quand il est l’heure de se laver (et ils râlent quand il faut sortir de la baignoire), quand il faut passer le pyjama (mais ils râlent aussi parce qu’ils ont froid tout nus), quand il est l’heure de manger (mais ils réclament une deuxième part quasiment à chaque fois). Bref, le quotidien de beaucoup de familles je pense.

Revenons à notre histoire. Chouky (un chien selon Malo) aimerait bien que Maman le laisse jouer au lieu d’insister pour aller se laver. Il se met alors en colère et crie très fort. Et c’est à ce moment là qu’apparaît Colère. Et dans chacune des situations où Chouky va s’énerver (le bain, le pyjama, le repas…) Colère va crier encore plus fort que lui jusqu’au moment où Maman, excédée par les cris enverra Chouky se calmer dans sa chambre. Ce dernier trouve ça injuste parce que ce n’est pas lui, mais Colère qui fait tout ce bruit.

Ce n’est que quand Chouky prendra le dessus sur ses émotions que Colère va rapetisser jusqu’à devenir aussi petite qu’une poussière. Chouky va l’enfermer dans une boite afin de ne plus la laisser faire autant de bruit et de bazar.

Ce que j’aime dans cette histoire :

– le fait que la colère soit distinctement représentée de Chouky. Je trouve que c’est important de ne pas associer l’enfant à son émotion. Mon enfant n’est pas colérique, n’est pas peureux, il a juste des émotions qui débordent et qu’il ne sait pas gérer, comme Colère dans notre histoire. Colère apparaît quand Chouky se retrouve face à une situation qui le met hors de lui. « Hors de lui ». Voilà justement une expression qui, à la lecture de cet album, prend tout son sens !

– l’histoire évoque des faits, des situations connues pour l’enfant. En tous cas pour les miens ahah. Ainsi, Malo peut facilement se mettre à la place de Chouky et comprendre ce qu’il ressent parce que lui aussi râle régulièrement à l’heure du bain.

Ce que j’aime moins : 

– alors personnellement je ne suis pas fan des illustrations que je trouve trop brouillonnes. Mais ce n’est que mon avis hein ! Il existe d’autres albums qui traitent du même sujet, « Grosse Colère » par exemple dont l’histoire ne m’a pas du tout convaincue, mais en revanche j’appréciais bien plus les illustrations. Celle de notre livre ne me donnent pas vraiment envie de découvrir l’histoire parce que je suis davantage attirée par des illustrations douces, des coups de crayons plus classiques, ou au contraire plus graphiques. Mais encore une fois il ne s’agit là que de mon ressenti à moi qui peut être différent du vôtre. D’ailleurs je suis curieuse de connaître votre avis 🙂

Je vous disais plus haut que dans le coffret, il y a également un sac en tissu et une marionnette à doigt. Et je trouve ces deux accessoires, pas si accessoires que cela, bien au contraire. Il apportent du rythme à l’histoire et surtout du concret pour aider à apprivoiser sa colère.

Les deux fois où j’ai sorti le coffret pour lire le livre à Malo pendant ses colères, j’ai commencé par lui présenter le sac et la marionnette. Je lui ai expliqué que c’est la colère et que c’est elle qui hurlait très fort parce qu’elle n’était pas contente. Je crois que ça l’a intrigué cette histoire parce qu’il s’est arrêté net de pleurer les deux fois. J’ai donc pu continuer à lui expliquer que quand il se sentira prêt, il pourra mettre la colère dans le sac. Ca voudra dire que lui, sera apaisé.

De lui-même, au moment qu’il a jugé opportun, il a glissé la marionnette à doigt dans le sac et l’a refermé. Il a ensuite pris la tétine, son doudou et le sac contenant la colère et s’est installé confortablement dans les bras de son papa (la première fois) ou dans les miens (la deuxième fois) pour écouter dans un silence qui me semblait divin après la tempête que nous venions d’essuyer, l’histoire lue par l’un d’entre nous. A aucun moment, il n’a ressorti la colère de son petit sac. Je crois que d’avoir transposé son émotion sur ce petit morceau de feutrine lui a fait beaucoup de bien. A la fin de l’histoire, il a posé des questions, beaucoup de questions. Il avait besoin de mettre des mots sur le comportement de Chouky, comme sur le sien. Le fait de comparer les attitudes de Chouky avec les siennes a certainement du l’aider.

Aujourd’hui, le coffret reste dans ma chambre, je ne veux pas le laisser en accès libre parce que je crois qu’il perdrait de sa magie (et je n’ai rien d’autre sous le coude pour une éventuelle nouvelle colère ^^). Peut-être allons nous le ressortir vendredi soir, peut-être pas. Toujours est-il que Malo sait qu’il peut compter sur son papa et sur moi pour l’aider à l’accompagner afin qu’il apprivoise ses émotions tout doucement à son rythme ♥

Ceci est ma cent-quatrième participation au rendez-vous de Yolina : chut les enfants lisent.

Colère Tu m’énerves – Editions du Tourbillon
Magali Le Huche
Prix : 11,15€

2 réponses pour “Colère, tu m’énerves ! {Chut, les enfants lisent #104}”

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