Exit la ferme, bonjour le Petit Chaperon Rouge ! Le changement est radical 🙂
J’ai déjà eu l’occasion de vous expliquer que j’aimais beaucoup faire des exploitations d’albums dans le but de s’approprier l’histoire. Je crois que l’exemple le plus parlant a été l’exploitation du livre « A trois on a moins Froid », puisque Zélie m’en parle encore et même en plein été, elle prend plaisir à relire cet album et à se souvenir des activités qui en a découlé. Si cela vous intéresse, vous pouvez retrouver la présentation de l’album ici et l’exploitation là.
Maintenant que le système des tables thématiques nous convient bien (pas de pression niveau du temps passé sur certains sujets, côté créatif et sensoriel …) je suis heureuse de renouer avec l’exploitation d’album en m’intéressant cette fois à un classique d’entre les contes : le Petit Chaperon Rouge.
Quand je me lance sur un sujet, j’aime bien me documenter, chercher les origines, faire un peu d’histoire, ou de géographie. et dans le cas des contes traditionnels c’est toujours très intéressant de faire une petite rétrospective, afin de comprendre pourquoi ils ont été écrits.
Le Petit Chaperon Rouge est un conte oral, français, qui est apparu au 14° siècle. A l’époque, les contes ne sont pas destinés aux enfants et heureusement, parce que la première version est quand même bien costaud : le loup rentre chez la grand-mère, il la mange en partie, il s’installe dans le lit jusqu’à l’arrivée de la petite fille, laquelle obéit quand sa grand-mère, alias le loup, lui propose de manger un morceau de viande et de boire un verre de vin (vous l’aurez compris, on parle des chairs et du sang de sa grand-mère ). Rien de bien joyeux n’est-ce pas ? pourtant il faut croire que ça a inspiré pas mal de gens parce que ce conte oral est raconté un peu partout en Europe et dans le monde entier par la suite.
La première version écrite que nous connaissons est celle de Charles Perrault au 17° siècle, dans laquelle, pas de fin heureuse : le Loup mange Le Petit Chaperon Rouge et sa Grand-Mère. Fin.
Un siècle plus tard, ce sont les frères Grimm qui retranscrivent l’histoire, mais dans une version bien plus édulcorée puisqu’après avoir été englouties par le Loup, le Petit Chaperon Rouge et la Grand-Mère sont libérées par le chasseur qui passait par là.
A l’époque, les contes avaient un rôle très important : faire passer auprès du jeune public des morales, des sagesses pour les aider les enfants à bien grandir. Ici, vous l’aurez deviné, la morale de cette histoire c’est que les petits enfants ne doivent pas parler aux inconnus, pour leur sécurité.
Voilà, voilà ! Ici on va donc s’intéresser à la version des frères Grimm qui a supplanté celle de Charles Perrault grâce à sa fin heureuse. De toute façon, dans les livres pour enfants, c’est celle-là qui est proposée.
Pour la table en elle-même, j’avais envie de faire figurer la scène qu’on s’imagine tous lorsqu’on pense au Petit Chaperon Rouge : la forêt avec d’un côté la maison de la maman, de l’autre celle de la grand-mère. Et dans la forêt, le Petit Chaperon Rouge, le loup et bien sûr le chasseur.
Pour cela j’ai utilisé mon traditionnel morceau de feutrine marron (celui-là même qui a servi à toutes les autres tables thématiques) que j’ai étalé sur la table. Dessus, dans le coin supérieur gauche, j’ai posé une plante, pour apporter le côté verdure indispensable à la forêt. Et ensuite j’ai fait avec les moyens du bord !
– les maisons de la Maman et de la Grand-Mère sont des jeux en bois de la marque Grimm’s. (ça tombe bien pour un conte écrit par les frères Grimm n’est-ce-pas ? )
– les sapins qui représentent la forêt ainsi que les fleurs et les champignons sont tous des loose parts de la marque Grapat, hormis les 3 plus grands sapins qui sont des Grimm’s également.
– j’ai voulu représenter les deux chemins pris par le Petit Chaperon Rouge et le Loup : le plus rapide, en bleu est celui emprunté par le Loup, le plus long, en blanc est celui de la petite fille. Ce sont également des loose parts de la marque Grapat.
– enfin les 5 protagonistes sont de ma création : je me suis amusée à peindre 5 pions en bois brut pour représenter le Petit Chaperon Rouge, le loup, la maman, la grand-mère et le chasseur.
J’ai ajouté également sur la table, deux jeux de société en rapport avec l’histoire :
– le premier s’appelle Méchanlou et c’est un jeu de stratégie pour les plus jeunes, de la marque Djeco. C’est un jeu qui plaît énormément à Zélie. Le but est de reconstituer l’histoire à l’aide des cartes avant les autres joueurs.
– le deuxième n’est pas un jeu de société à proprement parler parce qu’il s’agit d’un casse-tête. Ce jeu de logique est vraiment très intéressant. Il suffit de placer sur la plaque verte le Chaperon Rouge, le loup, la maison et les trois sapins comme sur le modèle et ensuite à nous de trouver les chemins pris par les deux héros pour aller jusqu’à la maison à l’aide des plaquettes « chemin ».
Sous la table il y a une caisse en bois.
Dans la caisse en bois il y a des livres jeunesse en rapport avec le Petit Chaperon Rouge. La littérature de jeunesse regorge d’adaptations et d’histoires détournées. Et en faisant le tour de nos bibliothèques, j’en ai trouvé plusieurs. Et pourtant aucune version « classique » du conte.
1. Le Petit Chaperon Rouge : livre sonore.
Ici, l’histoire est la bonne, mais chaque page propose une ou plusieurs puces sonores qui rythment la lecture : le loup qui se pourlèche les babines, le Petit Chaperon Rouge qui chante, les cloches qui sonnent …
C’est un ouvrage vraiment bien fait, nous l’avons découvert chez ma copine Adélaïde et ça a été direct un énorme coup de coeur pour Zélie, à tel point qu’elle m’a tannée pour l’acheter quand nous étions allés dans une librairie quelques jours plus tard.
Les illustrations sont très jolies, très modernes et pleines de détails humoristiques.
2. Chapeau rond Rouge : Geoffroy de Pennart
On suit l’histoire de Chapeau Rond Rouge, référence on ne peut plus évidente à l’héroïne traditionnelle. Celle-ci se rend chez sa grand-mère et croise sur la route le Loup qu’elle prend pour un chien inoffensif. Vexé, le loup se précipite chez la Grand-Mère pour prouver à quel point il est dangereux, sauf qu’il se fait renverser sur la route par la Grand-Mère qui revient de ses courses. Celle-ci l’emmène chez elle, l’allonge dans son lit et s’en va chercher le docteur. Et bien sûr c’est à ce moment là que Chapeau Rond Rouge se pointe chez la Grand-Mère et voit le loup allongé dans le lit. C’est un excellent quiproquo qui nous fait beaucoup rire à chaque lecture.
3. Le retour de Chapeau Rond Rouge : Geoffroy de Pennart
Dans ce deuxième opus, on retrouve la malicieuse Chapeau Rond Rouge, mais cette fois, en allant voir sa Grand-Mère, elle croise un loup, dans le genre très méchant. Alors elle se réfugie chez les 3 ours, vous savez, ceux de Boucle d’Or. On retrouve dans ce livre, tout ce qui a fait le succès du livre précédent avec une mention spéciale pour le clin d’oeil au premier livre avec les souris.
4. Mon Ballon : Mario Ramos.
Quand on parle de loup dans la littérature de jeunesse, on ne peut pas passer au dessus de l’excellent Mario Ramos, l’un de mes auteurs préférés. Ici on suit le Petit Chaperon Rouge qui se balade dans la forêt avec son superbe ballon rouge dont elle est très fière. Au fil des pages, elle va rencontrer plusieurs protagonistes jusqu’à ce qu’elle se retrouve face au Loup.
Ce que j’aime dans cette histoire c’est la part belle laissée à l’imaginaire. Le Petit Chaperon Rouge est l’héroïne de l’histoire pourtant on ne la voit pas : on aperçoit juste son ballon rouge. Comme dans tous les livres de Mario Ramos, la fin est excellente et inattendue. Enfin, et c’est quelque chose qui fonctionne bien avec mes loulous, l’histoire est répétitive, ce qui rythme la lecture, surtout avec la présence de la fameuse chanson « promenons-nous dans les bois ».
5. Le plus malin : Mario Ramos.
Encore un livre de Loup, encore un livre de Mario Ramos (j’aurais pu aussi mettre toute la collection qui met en scène le loup parce qu’il y a toujours une allusion au Petit Chaperon Rouge, mais point trop n’en faut ahah)
Comme dans tous les détournements l’histoire commence comme l’originale : le Loup envoie le Petit Chaperon Rouge sur le plus long chemin pour qu’il ait le temps d’arriver avant elle chez la Grand-Mère, de la manger tranquillement et de s’installer en attendant son arrivée. Sauf que la Grand-Mère n’est pas là. Pas grave. Le Loup enfile la chemise de nuit et avant de s’installer dans le lit et attendre la petite fille, il s’en va effacer ses traces devant la maison. Mais un courant d’air claque la porte et impossible pour le loup d’y entrer.
Encore une fois, la fin est hilarante et très originale. Merci Mario Ramos de nous faire rire autant.
6. La fourmi et le Loup – Jeanne Ashbé.
Dans cet album, l’histoire du Petit Chaperon Rouge est racontée depuis le point de vue d’une fourmi, ce qui en fait un conte absolument décalé. Et ce décalage est exacerbé par une technique narrative que j’adore : le texte ne correspond pas du tout, mais alors pas du tout à l’illustration, encore plus, dans un conte comme celui-ci où l’on connaît l’histoire par coeur !
7. Il faut aider le Petit Chaperon Rouge – Alexandre Jardin et Hervé le Goff
Un jour, Mac Do a eu une super idée : proposer dans ses menus enfant un livre. Il y a plusieurs collections dont une qui propose de revisiter les contes populaires. Dans celui-ci, la petite lectrice, Emma, en a marre que le Chaperon Rouge se fasse systématiquement avoir par le loup, alors elle entre dans le livre et s’en va aider la petite fille et sa grand-mère.
L’histoire est mignonne et rigolote, les illustrations sont très colorés et il y a des petits jeux sur chacune des pages. Bref, pour le prix (72 cts le livre) l’ouvrage est d’une belle qualité.
8. Nous, quand on sera grands – Jean Leroy – Matthieu Maudet
Celui-ci est un ouvrage plutôt destiné aux plus jeunes, son format carré et ses pages cartonnées sont parfaits pour une utilisation pas très délicate.
Dans cette histoire, le Petit Chaperon Rouge et les 3 petits cochons, tous de très jeunes enfants, discutent des métiers qu’ils veulent faire plus tard dans un but précis : embêter le loup. Le petit loup, sur le banc à côté entend la conversation et fond en larmes. Eh bien, puisque c’est comme ça, lui quand il sera grand, il les mangera tous !!!
Voilà donc notre table thématique ainsi que notre sélection de livres sur le thème du Petit Chaperon Rouge. J’ai prévu pas mal d’activités de langage mais aussi d’art visuels pour explorer à fond le conte populaire.
Mais ceci est une autre histoire 🙂
Bonjour un autre livre très sympathique sur le thème est » et pourquoi? » De l’école des loisirs il me semble.petit chaperon qui embête le loup avec toujours la même question et pourquoi ?? . Je l’adore
Quelle jolie table qui donne envie d’explorer la thématique du petit chaperon rouge !