Je suis une amoureuse des mots, je me délecte des jolies tournures de phrases, des expressions désuètes et des figures de style. Depuis que je suis en âge de lire, je recherche toujours des ouvrages riches qui m’apporteront ce bonheur à la lecture.
Je trouve essentiel de confronter les enfants très jeunes à la richesse de notre jolie langue française, à sa grammaire et à ses particularités aussi j’essaie de proposer à Zélie et Malo des ouvrages dans lesquels le texte regroupent tout cela. Ce qui me plait le plus ? Retrouver des jeux de mots qui accrochent l’oeil du parent. En général, je tente d’expliquer aux enfants ce qui me fait sourire, même si ce n’est pas toujours gagné ^^
Il y a quelques mois, j’ai eu la chance de vous présenter le premier ouvrage d’une toute nouvelle collection pour la jeunesse parue aux édition Le Robert : Méandre. Vous pouvez retrouver mon article à ce propos en cliquant ici.
En septembre dernier, c’est Funambule qui a été publié.
Et mon premier ressenti a été que l’autrice a su se renouveler tout en gardant ce qui avait fait le succès de Méandre.
Sasha vit avec Mamita, sa grand-mère somnambule, et Gudule, un drôle de chat bavard, dans un quartier où règnent les noctambules. Lorsqu’elle découvre que sa maman est funambule au Pérou, Sasha, accompagnée de son fidèle compagnon se lance dans une aventure de haute voltige
Nous suivons donc l’histoire de Sasha qui une nuit, n’arrivant pas à dormir, décide de se rendre au café en face : le noctambule. Gudule, son chat, l’accompagne et la conseille. Car Gudule n’est pas un chat comme les autres, il parle et se transforme en araignée. Cachée dans le café, elle écoute les conversations. Justement aujourd’hui, un voyageur revient dans sa ville. Et en l’écoutant parler Sasha a l’impression de le connaître.
Elle va donc questionner sa grand-mère le lendemain qui lui racontera toute son histoire : le cirque qu’elle dirigeait avec son grand-père, la grande aventure que sa mère a entrepris avec son père au Pérou, lui permettant de devenir funambule, mais qui l’avait contrainte à laisser vivre Sasha chez sa grand-mère.
Et cet homme dans le café ? C’est son père et il est venu la récupérer. Heureusement, Grand-Mère les rejoindra très vite.
La lecture de cet album invite à la rêverie, dès les premières pages, nous sommes happés dans l’histoire, nous voulons suivre la petite fille pour connaître le fin mot de l’histoire. Il faut dire que tout est construit pour nous donner envie d’aller plus loin dans la lecture : un vocabulaire soutenu, très riche, des phrases qui riment, une intrigue …
L’histoire mélange poésie, rêverie et magie avec toujours cette impression d’être en mouvement, parfois bercés tendrement, parfois emmenés à vive allure. Et cette impression c’est le pari gagné de l’autrice, celui d’utiliser un champ lexical du mouvement.
Alors bien sûr, pour nous adultes, c’est plus facile de repérer ces mots et de comprendre le cheminement de l’autrice, mais pour aider l’enfant à se sentir bien au milieu des mots, Muriel Bloch a choisi de colorer en bleu les mots qui appartiennent à ce champ lexical du mouvement, les mots qui ont un rapport avec le titre du livre : funambule. Il y a préambule, déambuler, noctambule, somnambule, funambule (bien sûr), ambulance, et un petit nouveau dans mon propre vocabulaire : traboule (qui définit un passage piétonnier d’une rue à l’autre entre des maisons)
Tout au long de l’histoire, d’autres mots sont colorés en rouge, en orange et en jaune, ceux-ci ont aussi un rapport avec le titre du livre, mais pour autant, il appartiennent à un autre univers : celui du cirque. Vous trouverez par exemple : acrobate, chapiteau, filet, voltige, saltimbanque …
C’est certain, lorsque vous lirez cet ouvrage avec votre enfant, il va vous falloir prendre le temps d’expliquer chacun des mots qui lui sont encore inconnus, mais quelle chance pour lui d’avoir l’opportunité d’être mis en contact avec eux ! Non seulement il va pouvoir étoffer son vocabulaire (chose tellement essentielle), mais en plus ce sont VOUS, les parents, qui allez lui expliquer la définition, avec vos mots à vous, bien plus forts que celui du dictionnaire !
Je ne vous ai pas parlé des illustrations.
En règle générale, je ne suis pas vraiment attirée par ce genre d’illustration : des traits épais, presque grossiers, des couleurs criardes, tout est superposé, comme un joyeux bazar. Cependant, je ne peux pas imaginer un autre style de dessins pour illustrer l’histoire. La particularité du trait de crayon de Lucie Vandevelde ajoute encore du mystère à l’intrigue et malgré tout, j’admire les pages remplies de couleurs qui illustrent à la perfection l’aventure que vit la petite Sasha. J’ai eu un énorme coup de coeur surtout pour cette page (ci-dessous) qui représente la petite fille qui se lance sur le fil électrique afin d’aller récupérer les trois paires de chaussures. L’omniprésence des bleus et violets qui représentent la ville la nuit et les deux points lumineux (Sasha et l’araignée) parfaitement mis en valeur grâce au contraste.
A la toute fin de l’album, il y a une double page qui guide le lecteur afin de s’approprier davantage le texte, notamment avec les champs lexicaux dont je vous ai parlés plus tôt. L’autrice arrive à travers les petites questions qu’elle pose à faire en sorte d’intéresser le lecteur et de le questionner : on revient dans les pages précédentes pour retrouver les mots choisis, on essaie de répondre aux questions. C’est une idée vraiment géniale.
Je n’ai maintenant qu’une seule hâte : découvrir le prochain ouvrage 🙂
***** CONCOURS *****
Les éditions Le Robert vous proposent de remporter un exemplaire de Funambule, pour cela, je vous invite à vous rendre sur ma page Instagram, tout y sera expliqué 🙂 Bonne chance.
Ceci est ma cent-onzième participation au rendez-vous Chut les enfants lisent.
Si vous souhaitez vous procurer Funambule, je vous invite à cliquer sur la photo ci-dessous
Merci aux éditions Le Robert pour leur confiance ♥