ça n’aura échappé à personne, demain c’est le 6 décembre, le jour de la Saint Nicolas. Dans le nord de la France, où j’habite, mais aussi en Alsace, en Belgique, en Suisse ou encore en Allemagne, Saint Nicolas est bien connu.

Car le Saint Patron des enfants est fêté tout autant que le Père-Noël.

Avant de vous présenter le livre qui m’a servi de support pour expliquer la légende de Saint Nicolas à mes enfants, j’avais envie de vous expliquer comment nous le fêtons par chez nous.

Saint Nicolas apporte des cadeaux aux enfants sages. Il est accompagné de son âne, mais aussi de Zwarte Piet (Pierre Lenoir en néerlandais) qu’on appelle aussi le Père Fouettard qui, lui, dépose un morceau de charbon dans les chaussures des enfants qui n’ont pas été très sages. A l’origine, Saint Nicolas offrait une brioche et une orange. Et dans une grande partie des écoles, la tradition est toujours de mise : les enfants reçoivent une orange donc et une coquille, une brioche composé de 3 boules alignées : une petite, une grosse et une petite. Cette forme a une signification particulière, elle représente le petit Jésus emmailloté (les petites boules sont sa tête et ses jambes)

Là où je travaille, je reçois également une coquille à l’occasion de Saint Nicolas, comme tous les autres agents municipaux. J’ai donc hâte d’être à demain ^^

Traditionnellement, les enfants reçoivent une carte pour Saint Nicolas. Et lorsque les jeunes filles ont leurs règles, elles reçoivent une carte pour la Sainte Catherine (le 25 novembre).

Ce sont en général, des cartes très kitsh, avec des paillettes et des dessins rétro. Chaque année, mes grands-parents nous en envoyaient une à chacun d’entre nous, tout d’abord pour la Saint Nicolas, ensuite, pour mes cousines, ma soeur et moi, pour la Sainte Catherine.

 

La veille du passage de Saint Nicolas, les enfants déposent sur le pas de la porte un verre de lait pour lui et une carotte pour son âne. Chose que nous n’allons pas manquer de faire ce soir.

Mais qui est Saint Nicolas ?

Il est plus qu’un barbu qui apporte des cadeaux aux enfants. D’ailleurs, beaucoup le confondent avec le Père-Noël. Sauf qu’à la différence de celui-ci, Nicolas, évêque de Mire a bel et bien existé. La légende qui l’entoure, beaucoup moins ^^

Et cet album raconte à merveille, la jolie légende de Saint Nicolas.

En plein hiver, les trois enfants d’une famille pauvre s’enfoncent dans la forêt à la recherche de quelque chose à manger pour leur famille. A mesure qu’ils s’enfoncent dans les bois, ils perdent la trace du chemin du retour et se retrouvent obligés de demander de l’aide à la seule maison qu’ils trouvent sur leur passage, celle d’un certain Pierre Lenoir, boucher.

Lui et sa femme accueillent les enfants pour la nuit, mais dès qu’ils s’installent à table pour manger une soupe bien chaude, le boucher les tue et les découpe en petits morceaux qu’il jette dans son saloir, pour faire du petit salé.

Alerté par un oiseau de la forêt, Saint Nicolas se rend chez le boucher et lui demande l’hospitalité. Attablé, Saint Nicolas demande un morceau de Petit Salé : le boucher est démasqué. Alors, Saint Nicolas, par je ne sais quel miracle, rend la vie aux trois petits enfants.

Pour le punir de sa cruauté, Saint Nicolas enchaîne alors Pierre Lenoir à son âne, il deviendra Zwarte Piet, ou bien le Père Fouettard qui punit les enfants pas sages.

Bon on est d’accord, l’histoire est un peu gorre. D’ailleurs, dans certaines versions, Saint Nicolas arrive juste à temps avant que les enfants ne se fassent découper et il les libère ainsi de la main du boucher.

Mais pourquoi ai-je choisi cet album plutôt qu’un autre pour parler de la légende de Saint Nicolas aux enfants ?

Eh bien pour plusieurs raisons.

En ce qui concerne le texte pour commencer. Il est remarquablement bien écrit, avec un vocabulaire soutenu et surtout un style qui fait penser aux histoires du Moyen-Âge, époque à laquelle se passe notre légende.
J’ai trouvé le texte extrêmement bien tourné, mais cependant très accessible parce qu’il engendre une lecture active et rythmée, ce qu’aiment particulièrement les enfants. Au programme, changement de ton, changement de style, onomatopées et dialogues …

Et puis je suis tombée sous le charme des illustrations absolument magnifiques d’Aurélie Guilleret. Elles ont ce petit côté rétro que j’aime beaucoup. Les dessins prennent toute la place sur les pages et accompagnent à merveille le texte. Elle joue beaucoup sur l’ombre et la lumière en mettant en évidence certains éléments qui attirent immédiatement l’oeil : le boucher et son couteau à l’étage de la maison, les gouttes de sang … Le trait est simple mais fonctionne parfaitement avec le style du texte. Les deux sont complémentaires.

Enfin, je voulais vraiment un ouvrage qui raconte l’histoire de Saint Nicolas, pas l’histoire qui raconte l’histoire de quelqu’un qui raconte l’histoire (vous me suivez ?) Je suis également tombée (mais je ne me suis pas fait mal rassurez-vous) sur des albums qui détournaient ou édulcoraient la légende, mais ce n’était pas ce que je recherchais. Saint Nicolas est une tradition qui est très présente dans notre région, j’avais vraiment à coeur de la présenter telle quelle aux enfants.

Je pense bien que nous allons la relire une fois ou deux aujourd’hui, puis ce soir, nous préparons un petit plateau pour Saint Nicolas et son âne et les enfants iront se coucher en attendant impatiemment de voir ce que le Grand Saint leur aura apporté demain matin ♥

Allez, je vous laisse avec cette chanson que les enfants (et leurs parents) chantonnent en cette période 🙂 

 

Ceci est ma cent-treizième participation au rendez-vous Chut les enfants lisent.

La Légende de saint Nicolas ou La terrible histoire du Grand Saloir – Philippe Lechermeier et Aurélie Guillerey
Editions Gallimard Jeunesse
Prix : 12,90€

 

Un commentaire sur “La légende de Saint Nicolas {Chut, les enfants lisent #113}”

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