C’est un fait. La bienveillance a beau être présente chez nous, il n’en demeure pas moins que l’ambiance à la maison est parfois électrique. J’ai un tempérament très exalté, je ne sais pas me poser, je vis à 100 km/h et Zélie et Malo suivent la même voie.

Entre les disputes qui éclatent de manière quotidienne, les conflits qui minent le moral de tout le monde à base de « j’veux pas me laver », « j’ai pas faim mais je veux des bonbons », « je veux justement ce que mon frère/ma soeur a dans les mains » et j’en passe, mon idéal de la famille calme et apaisée est sévèrement mis à mal.

Récemment, j’ai reçu de la part des Editions Eyrolles l’ouvrage « on ramène le calme à la maison » et je l’ai dévoré, certaine de trouver des clés afin d’apaiser l’ambiance à la maison.

L’ouvrage a été écrit par une sophrologue, Anne-Laure Mahé, qui propose, tout au long de la lecture, des exercices de relaxation et de respiration à essayer sur soi, ou avec nos enfants.

Le livre est composé de 6 chapitres :
– Qui a besoin de calme ?
– On revient au corps
– On respire !
– On accepte les émotions
– On anticipe les crises
– On cultive la confiance.

Chaque chapitre peut se lire indépendamment les uns des autres, pour autant, j’ai apprécié lire l’ouvrage dans l’ordre parce que je pense que tout est savamment imbriqué et qu’il est difficile de pointer du doigt un souci sans prendre en compte la situation dans sa globalité.
Je m’explique : la confiance en soi, l’accompagnement des émotions, le bien-être personnel, les besoins de tous les membres de la famille … tout fonctionne ensemble et il suffit qu’un élément de cet équilibre précaire bascule pour que le calme s’en aille

Mais d’abord, qu’est-ce que ça signifie « ramener le calme à la maison ? »
Pour certains cela se traduit par le besoin d’encadrer l’agitation, qu’elle provienne des enfants ou des adultes, pour d’autres, c’est d’apaiser les tensions, les disputes et ramener le dialogue, ou bien encore anticiper les événements qui peuvent amener le stress, les cris …

Je pense, qu’en tant que parents, nous avons tous besoin de calme lorsqu’on rentre à la maison après une belle journée de travail. Nous recherchons cet état de bienveillance qui nous fait du bien. Nous aspirons à des séparations sereines et des retrouvailles joyeuses, à un mode de vie slow à profiter de ceux que nous aimons.

Afin d’atteindre cet équilibre que nous avons tant besoin nous parents, mais aussi dont ont besoin nos enfants, Anne-Laure Mahé propose donc au fil de cet ouvrage différents outils pour y arriver :
des exercices de méditation et de respiration pour se détendre et prendre conscience de son corps. Certains exercices sont réservés aux adultes, d’autres sont possibles avec les enfants
des exercices de « coaching » qui permettent de réfléchir à notre rôle de parent
des exercices de communication afin d’instaurer un dialogue sain et pérenne avec nos enfants.

Il s’agit vraiment d’un livre destiné à accompagner les parents et afin que cet accompagnement soit efficace, la part belle est donnée à une mise en page simple et répétitive avec des codes couleurs ou des illustrations qui annoncent ce que nous lisons :
des points de vue de parents et d’enfants
des paragraphes pour aller plus loin (un zoom sur les contes philosophiques, le rôle de la dopamine, l’importance des messages positifs et bien d’autres encore).
les exercices de relaxation, de méditation ou de sophrologie encadrés en vert
des repères colorés en rose
– l’intervention de la petite mascotte représentant une maman qui dit tout haut, ce que nous pouvons parfois penser tout bas

1. Qui a besoin de calme ?

Dès lors que nous commençons la lecture de l’ouvrage, l’autrice propose de faire un point sur notre état de stress à travers de nombreuses questions. Car avant de vouloir changer les choses, il est important d’observer ce que nous ressentons, nous, en tant que parents. Ce petit test pose les bases du livre, car c’est sur son résultat que le lecteur s’appuiera en conscience ou non tout au long de sa lecture.

J’aime beaucoup le fait qu’en aucun cas le ton soit moralisateur, bien au contraire. On le sait tous, il n’y a pas de parent parfait, c’est même le titre d’un autre livre c’est dire à quel point cette notion est importante n’est-ce-pas ? Cependant, afin d’améliorer les relations intrafamiliales, il est nécessaire d’opérer quelques petits changements dans notre quotidien, en commençant par s’octroyer du temps pour nous. Eh oui, vous serez d’accord avec moi lorsque je dis que pour se sentir bien il est essentiel de prendre soin de soi. Mais ça va quand même mieux en le disant 🙂 L’autrice a choisi d’utiliser une expression qui a trouvé un écho en moi et qui doit fonctionner avec une grande majorité des lecteurs « faire le ménage dans notre maison intérieure » : c’est à dire qu’avant de prendre en main notre maison, notre famille, il est essentiel de s’occuper de soi à travers des rituels, des actions faites en conscience, une respiration efficace, jeter ce qui nous est nuisible (des relations, des soucis …) Car lorsque notre maison intérieure est nettoyée et rangée, nous sommes bien plus détendus et en capacité de nous concentrer sur notre famille.

2. On revient au corps

Un enfant, par définition, ça bouge beaucoup, tout le temps. Pas la peine donc d’espérer pouvoir obtenir quelque chose par de grands discours. En revanche ils sont bien plus réceptifs lorsqu’on leur propose des choses pratico-pratiques, des exemples concrets, l’occasion de mettre leur corps en mouvement. D’ailleurs, c’est une excellente initiative parce que cela permet aux enfants de prendre conscience de leur corps, de leur force, de leurs faiblesses aussi et ainsi acquérir une meilleure connaissance et confiance d’eux-mêmes.
C’est pour cela, que le yoga, pratique ancestrale qui signifie l’union entre la tête et le corps, est une excellente alternative pour prendre conscience de son corps d’une autre manière. On prend soin de soi, on se fait du bien. Et puis lorsqu’on reconnecte notre corps et notre esprit, le calme s’installe automatiquement.
Avez-vous déjà expérimenté cela ? J’ai eu l’occasion d’essayer plusieurs positions de yoga avec Zélie et j’ai été surprise de voir comme le changement de comportement était instantané. Je n’ai malheureusement pas encore pris l’habitude de faire du yoga avant le coucher, mais c’est quelque chose que je souhaite vraiment mettre en place dans notre famille.
Et si vous ne savez pas comment faire, pas de panique, plusieurs postures de yoga sont proposées, selon l’effet que nous souhaitons atteindre.
Au delà de l’aspect relaxation, ce chapitre invite vraiment le lecteur à connaître son corps, ses besoins, la manière dont il se manifeste, ses cinq sens

3. On respire !

Après la connaissance de son corps, l’autrice s’attaque à un sujet ô combien essentiel : la respiration : la clé de toute relaxation !
C’est sans aucun doute le chapitre qui m’a le plus passionnée parce que j’ai de grosses lacunes en ce qui concerne la respiration étant donné mes soucis d’asthmes, d’allergies et de rhinites chroniques. J’ai conscience que je dois réapprendre à respirer correctement et j’ai trouvé pas mal de pistes et d’aide dans ce chapitre.
Avant de proposer des exercices de respiration, l’autrice a trouvé juste de commencer par expliquer comment fonctionne la respiration.
C’est à peu près la seule partie théorique dans le chapitre, le reste étant consacré quasi exclusivement à des exercice de relaxation, de respiration et de pleine conscience, avec néanmoins un petit focus sur les écrans, et une autre sur les huiles essentielles.

4. On accepte les émotions

Les émotions sont un sujet qui est souvent abordé dans la littérature de jeunesse, mais aussi dans les ouvrages d’éducation bienveillante. J’apprécie énormément le fait qu’ici rien n’est fait pour gérer les émotions des enfants, mais bel et bien de les accueillir simplement et en toute bienveillance.
L’émotion, on le sait, ne caractérise pas une personne, c’est pour cela qu’il ne faut pas dire « il est colérique », « c’est une peureuse » ou que sais-je encore … L’émotion ne s’installe pas durablement, elle n’est que de passage, il ne faut donc pas essayer de les gérer, de les fuir, de les empêcher, mais bel et bien d’apprendre à les accueillir. Les émotions sont essentielles dans notre vie, elles ont un but de protection (la peur permet de fuir un danger, la tristesse de faire son deuil par exemple).
En revanche ce qui est important c’est de gérer la manière dont elles se manifestent. Je dis toujours à mes enfants qu’ils ont le droit d’être en colère, mais qu’ils n’ont pour autant pas le droit de frapper. La manifestation de l’émotion doit se faire de manière à garder l’intégrité de la personne concernée et de son entourage.
Dans ce chapitre il y a un exercice que j’ai trouvé particulièrement intéressant et qui propose un focus sur les nuances des principales émotions : la peur, la colère, la tristesse, la surprise, le dégoût et la joie.

5. On anticipe les crises.

Encore ici, on passe vite à la pratique à travers de petits exercices qui engagent parfois une rétrospective un peu difficile, mais essentielle, sur notre posture face à nos enfants. Le but étant ici de mettre le doigt sur des moments « critiques » de la journée : les repas, le bain, les devoirs pour ne citer que ceux-ci et de voir ce qu’il est possible de faire ensemble et en coopération avec tous les membres de la famille pour que ces moments se passent dans une sérénité toute nouvelle.
La part belle est faite ici à la relaxation notamment pour aborder le moment du coucher qui est compliqué dans bon nombre de familles (pour le coup, chez nous, pas de souci de ce côté là, le coucher se passe toujours bien, croisons les doigts pour que ça dure 🙂 )
En deuxième partie est abordée le cas de la séparation des deux parents et la vie dans les deux maisons. Il s’agit là d’un sujet qui ne me concerne pas, je ne me suis pas étalée dans la lecture de ces pages, mais c’est plutôt judicieux de la part de l’autrice de l’avoir abordé.

6. On cultive la confiance.

Confiance en soi, confiance envers les autres. Encore un sujet passionnant, on n’a jamais trop confiance en soi n’est-ce-pas ?
Si on veut que le calme règne dans la maison il est essentiel d’instaurer un climat de confiance. Je défie quiconque d’espérer être serein et détendu alors que la confiance est mise à mal…
– que fait-il encore dans sa chambre ?
– ouhla, je n’entends plus de bruit, c’est suspect
– je n’aurai pas du le laisser ranger le linge, ce sera le bazar dans les armoires
– si je ne suis pas à côté d’elle, elle ne fera pas ses devoirs
Avoir confiance en quelqu’un c’est accepter l’erreur. Mais dans un monde où l’erreur est sévèrement sanctionnée, c’est assez compliqué…
L’autrice propose de commencer tout d’abord de relâcher la pression. A partir du moment où l’on lâche prise, il devient plus aisé d’accepter que l’autre puisse se tromper ou renverser l’eau. Pour cela, elle explique qu’il faut instaurer un climat détendu à travers de petites phrases « tu as le droit de te tromper », « je sais que tu vas y arriver », « plus tu essaieras, plus tu arriveras »…
Alors faisons nous confiance et faisons leur confiance !

A la fin de l’ouvrage, il y a plusieurs pages détachables pour poursuivre les activités sans devoir utiliser tout le livre : des positions de yoga, des petits ateliers sur les émotions, la connaissance de son corps ou bien encore des rituels à mettre en place.

Points positifs :

– j’ai particulièrement aimé le ton employé par l’autrice. Il n’est pas question de faire la morale aux lecteurs, mais bel et bien de les accompagner en leur donnant les billes pour installer le calme dans la maison. On l’a dit, il n’y a pas de parent parfait, mais c’est bien beau de dire « il faut que », finalement, nous les adultes, nous sommes comme les enfants, sans exemples et propositions pratico-pratiques, la théorie ne sert pas à grand chose.

– les exercices de sophrologie, de relaxation, de respiration sont parfaitement imagés afin d’être compris par le lecteur pour qu’il puisse les restituer aux enfants. En effet, si déjà l’adulte ne comprend pas l’intérêt de l’exercice, s’il ne se sent pas concerné, il lui sera impossible de demander aux enfants d’y arriver. Ici, tout est fait pour que ce soit parfaitement clair

– j’aime beaucoup la mise en page colorée, la présente de la mascotte qui dit ce que nous pensons parfois sans oser le dire.

– enfin, l’autrice ne survole pas le problème, mais va vraiment au bout des choses, au coeur du problème : l’accompagnement des émotions, la confiance en soi …

Ce que j’ai moins aimé.

– je n’ai pas grand chose à dire dans ce paragraphe. C’est un ouvrage qui m’a beaucoup plu et qui m’a fait du bien, je n’ai pas de point négatif à souligner.

Si vous aussi vous souhaitez ramener le calme à la maison, je vous conseille chaleureusement cet ouvrage, je suis certaine que vous y trouverez toutes les réponses à vos questions.

Livre offert par les éditions Eyrolles Bien-Être. Merci pour votre confiance ♥

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