J’ai découvert tout récemment une nouveauté des éditions Eyrolles concernant la parentalité bienveillante : « grosses colères et petits drames : sortir des conflits grâce à l’autorité bienveillante » et je l’ai dévoré en quelques jours.
La parentalité bienveillante est souvent encensée sur les réseaux sociaux. Souvent, les parents qui s’en réclament nous présentent une vision édulcorée de ce qui se passe chez eux, comme si le simple fait de se dire « parents bienveillants » allait résoudre tous les conflits avec le sourire. Sauf que, vous le savez maintenant, sur les réseaux sociaux on ne voit que ce que les personnes veuillent bien nous montrer, parce que c’est beau, c’est vendeur, ça fait de l’audimat. Une fois le téléphone éteint, on n’a pas l’envers du décor.
Très honnêtement, je n’ai pas la prétention de vous dire que dans notre famille, tout se passe bien. Je passe souvent au dessus des colères générées par Zélie, des petites « bêtises » de Malo qui ont le don de m’agacer au quotidien. Je ne mentirai pas en disant que je garde mon calme en toute circonstance, parce que ce n’est pas vrai, parce que moi aussi j’ai des besoins qui doivent être comblés et que parfois, eh bien ce n’est pas le cas. Alors je m’emporte, je crie parfois et après coup, je me dis que ma réaction n’a pas été la bonne, que j’aurais du faire comme-ci, que j’aurais du dire cela…
Car la parentalité bienveillante et les conseils qui fourmillent sur la toile et dans les livres nous donnent des pistes, des astuces… quand on les lit à un moment où on est au calme, de bonne humeur, que nos enfants sont à la sieste ou en train de jouer tranquillement, tout nous paraît si simple à mettre en oeuvre. Et arrivé le moment fatidique, où les deux enfants s’envoient des noms d’oiseaux à la figure (quand ce ne sont pas les jouets), où l’on est fatigué par la journée de travail qui ne s’est pas passée comme on voulait, où le repas n’est pas prêt alors qu’il est l’heure de mettre tout le monde au lit, bizarrement ça ne se passe pas comme on se l’est imaginé.
Je suis toujours à la recherche de pistes et d’astuces pour m’aider à cheminer dans mon idéal de parentalité. A force de lire des ouvrages plus ou moins intéressants, j’ai eu l’occasion de me faire ma propre opinion. Par exemple, j’aime beaucoup la collection « parents au top » parue aux éditions Eyrolles Bien-Être dont fait partie l’ouvrage dont je vais vous parler aujourd’hui.
« Grosses colères et petits drames » se présente comme un livre à lire, bien sûr, mais également comme un carnet de bord avec tout au long de l’ouvrages des petits exercices pour progresser vers la parentalité positive et l’éducation bienveillante.
Il comporte quatre chapitres.
1. il ne fait pas ce que je veux.
Dans ce chapitre, l’autrice aborde les trois formes d’autorité (l’autorité menaçante, l’autorité imposée et l’autorité bienveillante), l’importance d’identifier les besoins réels des enfants et de les différencier de leurs désirs, (J’ai entendu il n’y a pas longtemps une blogueuse disant que selon elle, la bienveillance est de donner un gâteau à son enfant si celui-ci en réclame un alors que le repas sera servi dans 20 minutes. Le besoin de l’enfant est de combler sa faim ici, son désir est de manger un gâteau. La réponse à apporter serait donc de donner à l’enfant un en-cas sain, et pas trop consistant : un morceau de pomme, de carotte, une petite tranche de pain, mais certainement pas un gâteau dont l’apport de sucre et de gras n’est pas du tout la réponse à apporter) et enfin les raisons pour lesquelles les enfants ne respectent pas les règles ainsi que celles qui expliquent que les sanctions non appropriées n’ont aucun effet.
2. Il est en colère … et nous aussi.
Là encore, le chapitre est divisé en trois parties. L’autrice propose tout d’abord de comprendre le processus de la colère pour mieux l’aborder. Ainsi, elle nous apprend qu’il existe trois sortes de colères : la colère sur l’autre, la colère en soi et la colère d’évitement. Puis, elle explique que derrière la colère, il y a toujours une peur pour soi ou les autres ou alors un désir inavoué ou non comblé. Enfin, elle nous donne des pistes pour éviter les disputes dans la fratrie en respectant cinq règles : le respect/la politesse, le territoire, l’appartenance, le temps et la place.
3. il nous parle mal.
C’est certainement le chapitre qui m’a le plus intéressé parce qu’il me renvoie à ce que je vis actuellement avec mes deux enfants : la violence verbale. D’ailleurs, l’autrice ouvre le chapitre d’emblée en nous expliquant ce qu’est la violence verbale à travers une anecdote qu’elle a vécue. Elle explique que la violence verbale blesse la personne qui la reçoit, parce que les mots blessent le coeur comme les coups blessent le corps, sauf qu’elle ne laisse pas de marque visible. Elle insiste également sur l’importance du respect dans la famille et dans les relations avec les autres en règle générale. Elle présente le cercle vertueux du respect : respect de soi et respect des autres, mais également le cercle vicieux de l’irrespect : de soi et des autres également. Enfin, elle termine ce chapitre en proposant des pistes afin d’installer une communication saine dans la famille, ce qu’on appelle une communication non violente.
4. il n’est pas comme je veux.
ce dernier chapitre aborde les espoirs qu’on peut mettre en son enfant et la déception quand on s’aperçoit qu’il n’est pas tel que nous voudrions qu’il soit. Pourquoi de telles manières d’agir ? parce qu’on souhaite transmettre un héritage (une entreprise), parce qu’on souhaite que notre enfant puisse réaliser les rêves que nous avions et que nous avons toujours, parce qu’on se projette en lui … il y a tout un tas de raisons et les identifier c’est faire la moitié du chemin. L’autre moitié c’est de l’accepter tel qu’il est, sans vouloir à tout prix contrôler tous ses faits et gestes. Avoir un enfant, c’est accepter qu’il ne soit pas tel que nous l’ayons imaginé. Au contraire, en le laissant être lui-même, les parents sont obligés de se décentrer pour se mettre à la place de son enfant. Comme je vous le disais, il y a plusieurs raisons pour que le parent se projette sur son enfant. L’autrice identifie plusieurs types de projections comme l’enfant symptôme, ou encore l’enfant miroir. Comme tout au long de l’ouvrage, elle termine en proposant des pistes. ici pour aider l’enfant à être celui qu’il est réellement.
Mon avis sur le livre.
ce que j’ai aimé :
– les témoignages des parents et des enfants tout au long de l’ouvrage
– la présence de nombreux outils pour aider les parents, et les enfants, à mettre en place une atmosphère sereine. Les exercices proposés sont vraiment intéressants et permet une introspection afin de mettre le doigt sur ce qui ne va pas.
– le lecteur ne se sent pas du tout en position de coupable, bien au contraire. L’autrice arrive à nous faire déculpabiliser, tout en expliquant pourquoi tel ou tel comportement ne sont pas appropriés, mais toujours en apportant des propositions de solutions.
Je conseille ce livre à tous les parents qui se posent des questions sur la colère, les petites disputes qui s’installent entre les enfants ou entre les parents et les enfants. L’autrice, Florence Renaux est psychologue. On sent qu’elle maîtrise son sujet et elle n’hésite pas à utiliser des exemples tirées de situations qu’elle a réellement vécues. En effet, cela permet au lecteur de déculpabiliser en se disant qu’il n’est pas seul et qu’il existe des solutions.
Livre offert par les éditions Eyrolles, merci pour votre confiance ♥
Tres bon article, livre sympathique et les pages semblent bien documentées. Par contre je regrette encore qu’on catégorise les autorités ou les éducations dans des moules. Tu as raison, on craque, la fatigue, la tristesse etc. Le net c’est trop souvent la version édulcorée des choses et même si je suis dans l’éducation positive, il y a des bornes et des limites (la règle du 1-2-3 et après le strict arrive).
Un enfant a besoin de limites et de bornes, il a besoin de sentir que ses parents sont bons et strict et pas bons et babacool.
L’exemple du gâteau est parfait, bien sur que tous les enfants veulent des gâteaux avant de manger car ils ont FAIM et c’est ça qu’il faut expliquer et ne pas céder car dans l’éducation positive, on peut vite se faire déborder par des enfants avec du caractère.