A chaque fois que je commence un article présentant un ouvrage de littérature de jeunesse, je suis tentée de dire qu’il fait partie de nos favoris. Et puis je me mets du côté du lecteur, qui doit se dire que je me moque bien de lui avec cette formulation qui peut sembler un peu bateau. Notre bibliothèque contient plus de 600 titres et à chaque fois je dis que j’ai un gros coup de coeur pour celui-ci ou celui-là ?

Pourtant, c’est le cas. Je suis amoureuse de la littérature de jeunesse, réellement. J’y trouve une véritable richesse et je me sens chanceuse de pouvoir faire en sorte que mes enfants bénéficient de cette richesse, de ce trésor. Voilà, nos bibliothèques sont nos trésors. Pouvoir rêver, s’évader avec les mots, mais quelle chance ! Se délecter des tournures de phrases employées par les auteurs, s’émerveiller devant les illustrations même si les styles sont tous différents les uns des autres … c’est une chance inestimable je trouve. Et puis au delà de l’action de lire elle-même, il y a aussi, et surtout, le fait que nous lisons ENSEMBLE, que nous passons ENSEMBLE, à deux, à trois, à quatre, parfois à plus, nous partageons un temps privilégié autour d’un bel objet qui fait appel à nos sens, qui touche nos sensibilités, et nous permet de nous relier à nous, personnellement, mais aussi aux autres.

Pourquoi je vous raconte cela ?

Parce qu’aujourd’hui, en commençant ma chronique à propos du livre « Ma maison », j’ai eu envie de la commencer par « j’ai envie de vous parler d’un livre coup de coeur pour toute notre famille ».

Mais honnêtement, comment commencer cette chronique autrement ? Astrid Desbordes, l’autrice de l’album a un don inestimable, celui de toucher la corde sensible de chacune des personnes ouvrant l’un de ses ouvrages.

Les mots employés ? ils sont simples et peu nombreux.

Alors pourquoi sommes-nous alors tant émus lorsqu’on lit « ma maison » ? Je crois que cela relève de l’ordre de l’intime, une sensation difficile à décrire tant elle est personnelle. Le texte est poétique et Astrid Desbordes choisit avec une extrême précision les mots qu’elle emploie et comment elle les orchestre. Car chaque mot a sa place, là, à cet endroit précis. En utiliser un autre, en rajouter, en enlever, aurait brisé cet ensemble cohérent et harmonieux.

Dans ma maison, nous retrouvons Archibald, le petit héros de 6 précédents ouvrages. A Archibald il n’arrive pas de grande aventure, si ce n’est la sienne, la grande aventure de sa vie, délicieusement familière, puisque c’est la même que la mienne, que la vôtre. Archibald nous parle de sa maison, celle qu’il a trouvé si grande lorsqu’il était si petit, mais qui semble changer de taille selon les activités du petit garçon. Parfois il apprécie lorsque sa maison est remplie des rires des membres de sa famille ou de ses amis, parfois il préfère le calme feutré des moments de retrouvailles avec ses parents et sa petite soeur.

La maison d’Archibald est une maison sans mitoyenneté comme il en existe beaucoup, mais les maison de ses copains sont différentes, de par leurs construction, mais aussi leur décoration. L’intérieur, et parfois l’extérieur sont le reflet de la personnalité des occupants de la maison : il y a ceux qui préfèrent l’ordre et le minimalisme, et il y a ceux qui apprécie davantage les murs chargés de souvenirs et la présence d’animaux à leurs côtés.

Avez-vous déjà essayé de définir votre maison ? Elle a des murs, un toit, un jardin parfois. Elle a plus ou moins de pièces, une odeur particulière, des portes, des fenêtres. Votre maison est décorée comme-ci, comme-ça. Oui, mais encore ?

Archibald, lui a bien compris, que le plus important dans notre maison, ce n’est pas sa taille ou sa localisation, mais les personnes qui y vivent. C’est ce qu’on appelle aussi le foyer.

La poésie du texte est d’autant plus mis en valeur par les illustrations magnifiques de Pauline Martin : des tons pastel, des formes simples, une prédominance de bleu, de jaune et de rose, et l’absence total de vert. On se sent bien dans les pages de « ma maison », tout est accueillant, les portes des maisons sont ouvertes, les personnages toujours souriants, les bras ouverts.

Bref, je vais quand même être obligée de conclure en vous disant que cet album tient une place tout à fait particulière parmi nos trésors de bibliothèque : au milieu de tous ces livres « pansements », ce qui font du bien au coeur lorsqu’on les lit.

 

Livre offert par les éditions Albin Michel

2 réponses pour “Ma maison”

  • Comme je te comprend ! J’aime aussi beaucoup beaucoup beaucoup la littérature jeunesse ! J’aime la richesse de tous ces beaux livres… nous avons aussi beaucoup de livres à la maison (tu as du le voir dans ma story insta), et j’ai aussi énormément de coups de coeur ! Je commence souvent mes chroniques de livres en disant  » c’est un coup de coeur » ou « nous l’aimons beaucoup »…. tu me donnes envie de lire ce livre…. il a l’air aussi beaux que les précédents. Merci !

    • Oui j’ai vu vos bibliothèques c’est assez incroyable
      C’est difficile de commencer autrement tant les ouvrages que nous choisissons sont de bonne qualité

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