Connaissez-vous Max ? Ce petit héros est un petit garçon espiègle dont on peut suivre les aventures avec son doudou Lapin. Il a vu le jour sous les traits de l’illustratrice Pauline Martin et les mots de l’autrice Astrid Desbordes. Le duo surdoué est aussi à l’origine des histoires d’Archibald, dont les albums sont destinés aux plus grands.
En effet, les histoires de Max et Lapin se tournent davantage vers les tout-petits, à partir de 2 ans, dans leur quête de l’autonomie et leur découverte du monde qui les entoure. Les histoires courtes et originales de Max et Lapin sont tendres et rigolotes, avec beaucoup d’humour et de sensibilité et abordent avec simplicité les questionnements et les découvertes des enfants.
Si habituellement les albums de Max et Lapin sont de petite taille et de format carré, le petit dernier de la série qui s’intitule « et moi quand je serai grand » se démarque de par son format et sa construction. En effet, il est bien plus grand que les précédents et surtout il propose au fil des pages, 9 grands volets à soulever. Ainsi l’enfant découvre avec le lecteur tout ce que Max et son papa ont envie de faire lorsqu’ils seront grands.
Car voilà le thème de l’album : les rêves des enfants sur leur avenir.
Il n’y a aucune limite à l’imagination, et l’adulte entraîné dans l’imaginaire redevient un enfant puisque Max demande à son papa ce que lui, aimerait faire aussi quand il sera grand.
J’aime beaucoup la construction de l’album qui apporte beaucoup d’originalité et de sensibilité à l’histoire. La page de gauche est monochrome avec le début du texte, l’introduction « quand je serai grand » est tournée de différentes manières. Et pour découvrir ce que Max et Papa aimeraient faire quand ils seront grands, il suffit alors de soulever le grand rabat de la page de droite, laissant apparaître, non seulement la suite du texte, mais également la retranscription en image de l’imagination de chacun des héros de l’histoire.
Lorsque le rabat est refermé, l’illustration que nous voyons est ancrée dans le réel, mais elle donne aussi un indice sur ce que nous allons découvrir derrière. Par exemple, sur le premier rabat fermé, Max et son papa sont attablés et prennent le goûter. Une scène tout à fait ordinaire de la vie quotidienne. Lorsqu’on ouvre le rabat, Max explique qu’il souhaite devenir un grand pâtissier et qu’il serait célèbre dans le monde entier. On le voit poussant un chariot rempli de pâtisseries alléchantes et colorées, en direction d’une vieille dame couronnée qui l’attend en souriant et en prenant le thé.
Ce qui me plait aussi c’est la profusion de détails qui permettent de discuter avec l’enfant au delà du texte écrit. Si je reviens à ma page sur les pâtisseries, le drapeau britannique flotte en haut de l’immense pièce montée, de petits chiens avec une couronne jouent avec Lapin et la vieille dame a des allures de reine … on peut alors se surprendre à imaginer que Max confectionnera des pâtisseries pour la Reine d’Angleterre.
Cet album est une belle découverte. C’est une ode à l’imagination et au rêve d’enfant. Bien entendu, avec notre regard d’adulte, on peut se dire que certaines propositions de Max ou de son papa sont irréalisables, mais qu’importe, l’important est de rêver et d’imaginer. D’ailleurs, ni Max, ni Papa prétendent que tout ce qu’ils imaginent se produira. En effet, sur les illustrations, même s’ils parlent d’un futur lointain , Max est toujours représenté comme étant un petit garçon, et Papa ne change pas non plus. Laissons alors à l’enfant le droit d’imaginer ce qu’il souhaite.
Comme toujours, dans les albums d’Astrid Desbordes et Pauline Martin, la chute de l’histoire est adorable à souhait. En effet, lorsqu’ils auront imaginé ce qu’ils veulent faire quand ils seront grands, ils reviennent alors au temps présent pour faire ce qui les rendent heureux, là, maintenant, tout de suite : continuer à s’aimer et à se faire des câlins.
Livre offert par les éditions Nathan