Pour rappel, notre année de co-schooling s’appuie fortement sur l’histoire, la grande Histoire. Ainsi, c’est grâce à la lecture de l’excellent ouvrage « l’histoire de l’univers » paru aux éditions des écoles, que nous avons pu nous intéresser aux volcans.

En effet, ce sont les volcans qui sont à l’origine du façonnement de notre planète. Par ailleurs, la dérive des continents pour former la Terre telle que nous la connaissons maintenant, a également joué un rôle non négligeable dans la présence et l’activité de certains de ces volcans.

Aujourd’hui, je vous propose de revenir sur les activités que Zélie et Malo ont réalisées autour de la thématique du volcan, sujet qui les a beaucoup passionné parce qu’ils n’y connaissaient pas grand-chose, mais, comme beaucoup d’enfants, sont fascinés par le spectacle incroyable de ces forces de la nature.

1. La dérive des continents.

Avant de commencer à parler des volcans, j’ai tout d’abord introduit la notion de dérive des continents. J’ai montré à Zélie et Malo que notre planète n’a pas toujours ressemblé au planisphère qu’ils connaissent si bien. A l’origine il n’y avait qu’un seul continent : la Pangée, et qu’un seul océan : la Panthalassa. Pendant des millions d’années, la croûte terrestre, qui n’est pas formée d’un seul bloc, comme la peau d’une orange, mais plutôt de plusieurs pièces, comme un puzzle, a bougé. Les blocs terrestres se sont déplacés tantôt horizontalement, tantôt verticalement pour former les continents que nous connaissons actuellement. Ce qui a permis l’émergence de cette théorie est l’œil avisé de certains scientifiques qui se sont aperçus que les côtes sud américaines et africaines présentent des similitudes : elles pourraient presque s’emboiter. Par ailleurs, certaines espèces animales sont présentes sur plusieurs îles de manière endémiques, c’est-à-dire qu’elles n’ont pas été introduites par l’homme.

Afin d’aider les enfants à se rendre compte de ce mouvement, j’ai passé un temps innommable à réaliser un ensemble de cartes représentant la planète à différents moments de son histoire. L’intérêt n’est pas de faire apprendre des dates, après tout, c’est déjà tellement irréel pour nous, les adultes, alors les enfants ne peuvent vraiment pas s’imaginer des périodes correspondant à des millions d’années. Cependant, il est vraiment intéressant de se rendre compte que la Terre n’a pas toujours été telle que nous la voyons aujourd’hui.

Le fichier contient 5 cartes et peut être utilisé comme une activité d’images séquentielles : 5 images à ranger dans l’ordre selon les indications données par les illustrations.

–  Le Permien : c’est la Pangée, le seul continent, et la Panthalassa, seul océan. C’est ainsi qu’était notre planète à sa création.

– le Trias : La Pangée n’est plus là, le continent est divisé en deux immenses terres : la Laurasia au nord et le Gondwana au sud. Tout autour, l’océan se nomme toujours la  Panthalassa, mais une mer fait son apparition entre les deux continents : la Paléothétys.

– le Jurassique : les deux super continents continuent de se diviser : la Laurasia commence à définir l’Amérique du Nord et l’Eurasie, tandis que le Gondwana devient l’Amérique du Sud, l’Afrique et l’Antarctique. La partie Nord de l’Océan Atlantique commence à apparaître.

– Le Crétacé : les contours des continents que nous connaissons commencent à apparaître clairement, même si l’Amérique du Nord reste encore attachée à l’Eurasie, de nouveaux océans se forment petit à petit à la fin de cette période, qui se termine avec l’extinction des dinosaures.  Le Crétacé est donc la dernière grande période « avant le présent », c’est-à-dire aujourd’hui.

– l’ère Cénozoïque : elle commence à la fin du Crétacé et se poursuit jusqu’à aujourd’hui. J’ai choisi de ne pas la citer, mais de mettre « aujourd’hui » pour aider mes enfants, et les vôtres, à se repérer plus facilement. Parce que je ne sais pas pour vous, mais le mot « cénozoïque » fait un peu peur et a tendance à nous renvoyer en des temps antédiluviens alors que finalement on parle d’une période assez proche (tout est relatif n’est ce pas ?) Bref, pour représenter l’ère Cénozoïque, j’ai utilisé un planisphère actuel que j’ai coloré à la manière de la Pédagogie Montessori (un code couleur pour chaque continent) afin de pouvoir également faire le lien avec le globe des continents, mais également le puzzle des continents.

Je vous rassure tout de suite, il n’a été nullement question de s’attarder sur toutes les informations écrites ci-dessus, je vous ai raconté tout cela pour votre culture personnelle à vous, mais aussi pour que vous ayez les billes dans les mains, si vos enfants se mettaient à poser plein de questions. Ça a été le cas, notamment avec Zélie qui m’a demandée, sur les carte Permien et Trias comment on appelait ces grands continents. Je ne me suis pas attardée, mais pour répondre à sa demande, j’ai évoqué le nom de Pangée, de Laurasia, de Gondwana et de Panthalassa. Ça lui a suffit et n’a pas forcément posé d’autres questions sur les autres cartes.

2. nos lectures en rapport avec les volcans.

Voici les quatre ouvrages sur lesquels nous nous sommes appuyés pendant cette période d’activité :

– l’histoire de l’Univers. Forcément, en ce début de co-schooling, cet ouvrage est d’une grande richesse pour aborder la notion de création de l’univers. Les volcans sont évoqués, mais on n’entre pas dans les détails scientifiques. C’est pour cette raison que nous nous sommes entourés d’autres livres

Mes p’tits docs : les volcans : je trouve cette collection vraiment intéressante et « le volcan » n’y déroge pas. Tout y est expliqué avec précision mais néanmoins parfaitement synthétisé pour être accessible aux plus jeunes (l’ouvrage est destiné aux enfants dès 3 ans). On y évoque la formation des volcans avec la coupe de la Terre pour expliquer la notion de magma, le fonctionnement du volcan, le rôle du vulcanologue, les grandes croyances mystiques, …les illustrations sont très simples, c’est peut-être ce que je peux reprocher à cette collection : cela manque parfois un peu d’authenticité.

Mes premières découvertes : les volcans. Ce livre ne diffère pas beaucoup de l’ouvrage précédent étant donné que les informations sont un peu les mêmes. Cependant, il ajoute plusieurs choses plus techniques : les différents types de volcans, les différents types de roches volcaniques par exemple. Et puis la présence des pages transparentes est un réel plus dans la lecture parce que les enfants se positionnent tels des explorateurs et sont toujours heureux de découvrir l’intérieur du volcan ou de la Terre. C’est une collection que je recommande vraiment.

J’apprends à lire Montessori : le grand volcan. Ici on est plutôt dans une histoire à travers ce livre de première lecture autour du son « an ». Pourtant, au-delà de la lecture pure et simple, l’histoire se veut « scientifique » dans le sens où l’enfant profite de sa lecture pour apprendre des termes, des choses sur l’Etna, le volcan qui est le héros de l’histoire. A la fin de l’album il y a deux doubles pages qui s’apparentent à un documentaire avec la structure du volcan, la composition des différentes couches que contient notre planète, et les différents types de volcan.

3. la morphologie des volcans.

C’est bien beau de parler de volcan, mais de quoi est-il composé ? Pour réaliser le fichier de nomenclature, je me suis amusée à dessiner une coupe d’un volcan en y ajoutant tous les éléments qui le définissent. Encore un travail qui m’a demandé pas mal de temps afin que ce soit le plus réel possible.

Le fichier comporte 10 cartes et à chaque fois, l’élément mis en valeur est coloré en rouge sur la carte. Vous retrouverez donc : le volcan, le panache de cendres et de gaz, les roches qu’on appelle aussi les bombes, la chambre magmatique, les nuées ardentes qui sont les gaz qui accompagnent les coulées de lave, le cône volcanique, le cratère, les coulées de lave, la lave en fusion (on parle de magma pour les roches en fusion qui se trouvent dans la terre et de lave pour les roches en fusion qui émergent des volcans) et la cheminée.

Si le document vous intéresse, je vous invite à vous rendre sur la boutique en ligne pour acheter le fichier au format numérique. Il vous suffit de suivre ce lien

4. Les volcans du monde.

J’ai également réalisé, surtout pour Zélie, un fichier de cartes représentant une partie des volcans du monde. Elle a pris beaucoup de plaisir à les observer et à se rendre compte qu’ils ne sont pas tous identiques : il y en a qui ont de la neige en leur sommet, certains ont un cratère en forme de cône, ou bien en forme de dôme, il y en a aussi qui ont un lac dans leur cratère, et puis surtout, il y a des volcans terrestres et des volcans sous marins, et ceux-ci sont les plus nombreux sur notre planète, même s’ils ne sont pas les plus simples à ajouter dans un fichier de cartes comme celui-ci ^^

Le fichier comporte 20 volcans (en vrai, il est impossible de savoir combien il y a de volcans sur la planète étant donné le nombre très important de ces volcans qui sont immergés).

Pour donner un sens à ce fichier, après que Zélie ait observé chaque carte sous toutes ses coutures, je lui ai proposé de replacer les volcans sur la carte. Pour cela j’ai utilisé une carte très particulière : il s‘agit d’un planisphère sur lequel on aperçoit, en rouge, les limites des plaques tectoniques, vous pouvez le retrouver sur ce site. Je n’ai pas relevé cette information pour commencer, mais voici comment nous avons procédé : Zélie me donnait un volcan, on essayait de lire ensemble son nom ainsi que le pays sur lequel il se trouve, puis, je plaçais un pion sur son emplacement, sur la carte. Après avoir placé les 20 pions, Zélie s’est aperçue d’elle-même que les volcans sont, pour la plupart, situés sur les lignes rouges, donc aux limites des plaques tectoniques.

Voilà exactement où je voulais en venir avec elle : la croûte terrestre n’est pas uniforme comme la peau de l’orange, mais ce sont plusieurs pièces, comme un puzzle. En dessous de la croûte terrestre, ce n’est pas dur, mais ce sont des roches en fusion, du magma, parce qu’il y fait très chaud. Les morceaux de croûte terrestre flottent donc sur le magma et ils bougent.

Pour expliquer les mouvements des plaques terrestres, j’ai utilisé la gestuelle qui a vraiment bien fonctionné, Zélie a même fait un « cours » sur la tectonique des plaques à Malo hier en reprenant les gestes que nous avions vu ensemble.

Parfois les plaque se cognent : des chaînes de montagne se forment (c’est la convergence. Mes deux poings s’entrechoquent). Parfois les plaques s’éloignent l’une de l’autre, et le magma du manteau comble les fissures (C’est la divergence. Mes deux poings s’éloignent l’un de l’autre) et parfois, une plaque passe sous une autre, c’est là que se forment les volcans (c’est la subduction. A plat, la paume de ma main droite glisse sur le dessus de ma main gauche). Grâce à l’emplacement des pions sur la carte, on peut donc voir quelles sont les zones de convergence (là où il y a les chaînes de montagne. Elles ne sont pas représentées sur la carte, mais vous pouvez facilement trouver des cartes où on peut les observer), et les zones de subduction, là où sont positionnés les volcans.

Si le document vous intéresse, je vous invite à vous rendre sur la boutique en ligne pour acheter le fichier au format numérique. Il vous suffit de suivre ce lien

5. expérience : fabriquer un volcan.

On ne pouvait pas quitter notre activité sur les volcans sans en fabriquer un, n’est-ce pas ? Il y a mille et 1 tutoriels sur le net pour fabriquer votre propre volcan, néanmoins, voici la marche à suivre.

Prendre une petite bouteille d’eau et façonner le cône du volcan à l’aide d’argile, en prenant soin de laisser l’ouverture de la bouteille accessible. Laisser sécher plusieurs jours.

Quand c’est sec, préparer 2 contenants : dans le premier on met du bicarbonate de soude. Dans le deuxième on met du vinaigre blanc auquel on ajoute quelques gouttes de colorant rouge (pour qu’on s’y croit vraiment ^^)

Demander à l’enfant de mettre le bicarbonate de soude dans le fond de la bouteille (au besoin, utiliser un entonnoir). C’était la mission de Malo (motricité fine, transvasement, concentration … il a trouvé son compte lui aussi dans cette expérience qui, malgré tout, semblait très théorique pour lui ^^) 

Puis, demander d’ajouter le vinaigre blanc rouge (vous suivez ?^^) Le contact du vinaigre blanc avec le bicarbonate de soude entraînera une réaction chimique qui provoquera de la mousse qui ressortira par le goulot de la bouteille et coulera sur les flancs de votre volcan (ça c’était la mission de Zélie). C’est impressionnant vous verrez ! En revanche, je vous conseille de bien expliquer à votre enfant que dans la vraie vie, c’est de la roche en fusion qui sort du volcan, une matière visqueuse et surtout très très chaude.

Voilà donc la fin de nos activités sur les volcans, cette séquence nous aura pris pas mal de temps parce que les enfants ont été vraiment passionnés par le sujet et nous avons beaucoup lu, observé et échangé autour des volcans.

On se retrouve très prochainement pour la prochaine séquence sur l’apparition de la vie sur Terre.


Age de Zélie au moment de l’activité : 5 ans et 4 mois
Age de Malo au moment de l’activité : 3 ans et 4 mois

5 réponses pour “Les volcans”

  • Comme toujours un magnifique article, et comme nous venons d’aborder les volcans avec loulou et que suivant nos lectures qui l’ont passionné, je devais m’attaquer à ce gros dossier… Tu m’épargnes donc de longues heures de travail. Merci encore pour ce partage.
    Je te laisse le livre qui a beaucoup plu ici: « Volcans et séismes à la loupe » de Ken Rubin édité chez Larousse.

  • Merci beaucoup pour cet article très complet ! Tu me donnes plein d’idées. Petite question : sur tes cartes, pourquoi Jurassique avec un c ?

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