Les langues vivantes font partie des apprentissages et même en IEF il vaut mieux éviter d’en faire l’impasse. Au delà des obligations auxquelles nous sommes tenus, je suis convaincue que l’apprentissage très tôt d’une langue vivante supplémentaire ne peut qu’être bénéfique pour mes enfants.
J’ai choisi l’anglais, d’une part parce que Zélie avait eu la possibilité d’y être initiée lors de ses quelques mois en Grande Section, et d’autre part parce que c’est la langue internationale. A l’heure actuelle, je considère que connaître l’anglais est nécessaire dans la vie de tous les jours, mais aussi pour le métier qu’ils se choisiront.
Parallèlement, nous étudions aussi le bébé signe. Lorsque les enfants seront un peu plus grands, je pense que nous en profiterons pour apprendre ensemble la langue des signes françaises et pourquoi pas, obtenir un brevet témoignant de cet apprentissage, tout en trouvant un moyen de pratiquer au quotidien à travers des associations ou autre …
Mais ceci n’est pas le but de cet article, j’en reviens donc aux cours d’anglais !
Il faut savoir que j’ai un niveau d’anglais assez particulier : je sais le lire, l’écrire, j’ai les bases qui m’ont été données lors de ma scolarité, puis à l’université. Je suis capable de tenir une conversation à l’écrit (chose qui m’arrive parfois étant donné qu’une partie de ma famille éloignée vit aux USA) et si je manque de vocabulaire, soit je vais le chercher par moi-même, soit je construis mes phrases autrement pour utiliser des mots que je connais. Si à l’écrit tout se passe bien, à l’oral en revanche, je suis bien nulle ! Encore que parler, ça va. Mais alors, comprendre ce que mon interlocuteur me dit, ça c’est bien plus compliqué pour moi !
Enseigner l’anglais à mes enfants est un exercice que je trouve très compliqué. Je ne sais pas par où commencer. J’ai quelques idées : étoffer leur vocabulaire anglais, utiliser le jeu, les comptines, privilégier l’oral avant l’écrit, mais pour autant j’ai beaucoup de difficultés à les mettre en place.
C’est donc naturellement que j’ai assez vite évincé l’anglais de nos matinées d’IEF, parce que je ne savais pas comment aborder cette matière.
L’été dernier j’ai été contactée par Kokorolingua pour un partenariat me permettant de découvrir et de bénéficier de leurs services pendant 6 mois. J’ai tout de suite accroché au principe. Kokorolingua est une méthode d’apprentissage de l’anglais vraiment bien conçue : chaque semaine, une nouvelle vidéo est proposée abordant un sujet différent : se présenter, le petit déjeuner, les animaux … La particularité de ces vidéos est qu’elles mettent en avant des enfants anglophones qu’on retrouve d’une vidéo à l’autre : Zélie et Malo aimaient beaucoup ces petits rendez-vous. L’apprentissage par les pairs est une notion assez importante pour moi et j’étais ravie de la retrouver chez Kokoro Lingua.
Les vidéos durent un peu moins de 15 minutes et comprennent l’apprentissage des nouveaux mots par de la manipulation, des exercices, de la répétition, une comptine, des exercices de relaxation … Encore une fois, j’ai vraiment été séduite par le concept.
Pour autant, j’ai choisi de ne pas prolonger mon abonnement parce que selon moi, il manque quelque chose d’essentiel lorsqu’on apprend une langue vivante : de l’interaction !
En effet, le point faible de cette méthode est qu’il n’y a pas quelqu’un en face de notre enfant. Ainsi, il n’y a pas vraiment d’échange. Je suis convaincue que l’apprentissage d’une langue se fait grâce à la discussion, au dialogue, et pour cela il faut que la personne en face soit en capacité de pouvoir répondre, reprendre, expliquer autrement … Naturellement ce n’est pas possible avec des vidéos pré-enregistrées.
J’ai donc changé mon fusil d’épaule et j’ai traversé la rue (coucou Macron ^^). Mon voisin d’en face est un ancien professeur d’anglais. Vous y croyez ? jusqu’alors je n’avais pas fait le rapprochement. Il était surtout un homme très gentil et poli. Et puis un jour, TIIILT ! Et pourquoi je n’irai pas lui demander s’il est intéressé d’enseigner l’anglais à mes enfants ?
C’est mon mari qui est allé le rencontrer pour lui soumettre l’idée. Il a accepté immédiatement. Il a avoué s’ennuyer un peu alors une activité ne lui ferait pas de mal!
Patrick, c’est son nom, a enseigné depuis la maternelle jusqu’au lycée tout au long de sa vie. Après le passage de mon mari, il s’est immédiatement mis au travail pour concevoir un petit programme bien sympathique qu’il s’est empressé de venir me présenter, le lendemain ! Quand je vous dis qu’il est vraiment motivé !!!! On s’est mis d’accord sur ce que nous souhaitions : pour ma part, surtout de l’oral, notamment avec Malo, et pour lui, la liberté de traiter les thématiques comme il le souhaite et dans l’ordre qu’il le souhaite. Ca tombe bien, je ne voulais pas lui imposer quoi que ce soit !
Concrètement, Patrick vient à la maison 2 fois par semaine, à raison de 30 minutes par séance. Il prépare son cours avant de venir, il me le transmet parfois par mail. Il arrive avec des feuilles, des petits exercices et il s’installe dans la salle d’instruction avec Zélie et Malo pendant 30 mn. Je n’assiste pas aux séances parce que c’est mieux pour mes enfants que je ne sois pas présente, ils ont moins l’impression d’être « surveillés ». C’est leur petit moment avec Patrick, mais de là où je suis, je les entends réciter, et surtout, beaucoup rire. Patrick utilise beaucoup l’humour et ça marche !
A la fin de chaque séance, j’ai droit à un débriefing. Si au départ il était sceptique d’enseigner l’anglais aux deux enfants en même temps alors qu’ils n’ont pas le même âge, il a très vite compris l’intérêt : la grande entraîne le petit, et le petit permet à la grande de dépasser sa timidité. Patrick est ravi de voir les progrès de ses deux petits élèves et les élèves en question attendent son arrivée avec impatience les lundis après-midi et mercredis matins.
Selon moi, cette méthode de déléguer l’anglais à quelqu’un de compétent n’a que des avantages !
Je vois déjà les progrès des enfants qui sont capables de faire des petites phrases. Ils parlent anglais tous les jours entre eux, mais aussi avec nous et son fiers de nous restituer ce qu’ils ont appris avec Patrick. Parallèlement, ils nous demandent aussi de traduire de nombreux mots et les répètent avec toujours le même enthousiasme.
Cette situation m’a permis d’apprendre beaucoup sur moi-même et notamment que je ne peux pas tout gérer. Et c’est OK ! J’ai appris à lâcher prise, à déléguer l’instruction de mes enfants en ce qui concerne cette matière que je ne savais pas par quel bout prendre. C’est bénéfique pour tout le monde : moi je ne suis pas en stress à savoir ce que je vais devoir préparer pour enseigner l’anglais, les enfants partagent du temps avec un autre adulte, qui a une autre manière d’enseigner que la mienne, et Patrick s’ennuie moins.
Et cela crée même des liens puisque chaque semaine, il m’offre un bouquet de fleurs de son jardin, un peu de salade du potager ou des poireaux et en échange, nous lui donnons des oeufs de nos poules.
Bref, Zélie et Malo adorent l’anglais, ils progressent à vue d’oeil. Quant à moi, je me suis libérée un peu l’esprit et je suis bien plus disponible pour d’autres enseignements.
Et chez vous, ça se passe comment l’apprentissage des langues ?